Greenpeace alerte contre un ''risque élevé'' de pénurie d'eau
L’ONG internationale Greenpeace, a tiré la sonnette d’alarme, en mettant en garde contre un «risque très élevé» de pénurie d’eau et de nourriture dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
Les conséquences du réchauffement climatique, selon la même source, pourraient être durement ressenties par les populations de cette région.
Greenpeace a cité, pour appuyer son alerte, les résultats d’une étude publiée en septembre dernier portant sur le climat, l’agriculture et des ressources en eau dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, faite par plusieurs chercheurs.
L'étude en question a concerné quatre pays d'Afrique du Nord, en l'occurrence le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et l'Égypte, ainsi que des pays du Moyen-Orient, dont le Liban et les Émirats arabes unis. Ces pays, et certainement bien d'autres, avertit l'ONG, seront confrontés à un risque «très élevé» de pénurie de nourriture et d’eau.
L’étude se réfère notamment au rythme du réchauffement dans la région qui est plus élevé que dans le reste de la planète depuis 1980. Le phénomène évolue, selon la même source, à un rythme de 0,4 degré Celsius par décennie. Ce qui représente le double de la moyenne mondiale en matière de réchauffement climatique. Elle prévoit même des températures infernales dans certaines régions, jusqu’à 56 degrés Celsius.
Ces dernières années, rappelons-le, la région de l’Afrique du Nord fait face à une baisse sensible de la pluviométrie et à des étés très chauds et trop longs. En Algérie, par exemple, les barrages se sont retrouvés à sec durant l'année 2021, obligeant les autorités à rationner la distribution de l'eau.
Selon les auteurs de ladite étude, les 400 millions d’habitants du monde arabe risquent de connaître une situation difficile faite de températures extrêmes et de pénurie d’eau et de nourriture.
Les changements climatiques risquent en effet de donner lieu à des «sécheresses prolongées» et à une élévation du niveau de la mer. Le risque de pénurie d’eau est qualifié de «très élevé», avec des répercussions négatives potentielles sur l’agriculture et la santé humaine. Les pays de la région figurent parmi les plus gros importateurs au monde de produits alimentaires, notamment les céréales qui connaissent une tension mondiale depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Selon Greenpeace, les dérèglements redoutés «impacteront en premier lieu les agriculteurs et les personnes les plus pauvres, à cause de leurs faibles revenus qui ne leur permettent pas de faire face à la nouvelle situation et de leur dépendance à l’agriculture locale».
Ces catégories sont les plus exposées aux phénomènes extrêmes, aux très fortes hausses des températures et aux pénuries d’eau. Ces franges vulnérables feront ainsi les frais du comportement de ce que l’ONG appelle les «pollueurs historiques» qui refuseraient d’appliquer le principe du «pollueur-payeur».
(agences)